Notre choix s’est porté sur cette oeuvre de 1935, Menhirs qui contribue à revaloriser la production des années 1930 d’un peintre qui a toujours revendiqué « la liberté de tous les commencements ». Fortement attaché à la Bretagne, Le Moal peint son premier paysage en 1928 à Lampaul-Plouarzel. En 1934, il décide d’abandonner la peinture sur le motif pour tenter de découvrir, à force d'essais et d'expérimentations, une écriture personnelle. Il s’oriente peu à peu vers une représentation de plus en plus irréaliste de lieux et d’objets familiers. Menhirs est proche des espaces silencieux métaphysiques d’un Giorgio De Chirico. Cette toile trahit son attirance pour le courant surréaliste, conformément aux exhortations de Roger Bissière qui dirige l’atelier de fresques de l’Académie Ranson que Le Moal intègre avec Manessier en 1935. Les critiques ont souvent minimisé l’impact du surréalisme sur Le Moal qui n’ignore pourtant rien du courant d’avant-garde, comme en témoigne un de ses carnets émaillé de coupures de journaux : y figurent six photographies de différents mannequins de l’Exposition internationale du surréalisme de 1938, une photo de Salvador Dali, une fiche publicitaire pour La Septième face du dé de Georges Hugnet …
Rez-de-chaussée, salle Max Jacob, section surréaliste