Brillamment réattribuée par Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien du musée des beaux-arts de Rennes, cette toile appartient désormais au corpus encore étroit des œuvres sûres du Manchole, artiste d’origine flamande dont le sobriquet italien rappelle qu’il était manchot. Surtout, cet artiste intéresse notre modeste section de peintures françaises du XVIIe siècle car son souvenir reste attaché aux importantes commandes qu’il reçut du cardinal Mazarin. Ce dernier était réputé posséder une vingtaine de scènes de chasse et de combat du Manchole. Quand on sait que notre peinture était initialement prévue pour s’insérer dans un décor de boiseries comme le révèlent à la radiographie les pans coupés en partie inférieure de la toile, on peut aisément en imaginer l’usage décoratif qu’elle pouvait avoir dans un palais ou un hôtel particulier à Paris. Le travail de restauration, complexe et bien sûr nécessaire pour retrouver les qualités et la lisibilité de cette composition, portera tant sur la partie support que sur l’état de la couche picturale. Ce travail de plusieurs mois sera mené en 2021 par les équipes spécialisées du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France à Versailles. Soulignons enfin que le coût de cette restauration sera grandement supporté grâce au concours toujours actif de l’association des Amis du musée.