Histoire du musée

De 1864 à aujourd'hui

La construction du musée

Dès 1851, Jean-Marie de Silguy éprouve l’envie de faire don de ses collections à la ville de Quimper à la condition que celle-ci construise un bâtiment pour abriter ses œuvres d’art collectées dans les salles des ventes parisiennes.

Un premier plan, signé par l’architecte de la Ville A. Duchâteau, atteste de ce projet qui retient la construction d’un musée attenant à l’hôtel de ville.

 

Jean-Marie de Silguy meurt le 10 novembre 1864 sans héritiers directs. La Ville décide alors la construction d’un musée et pour mener à bien cet ambitieux projet, elle nomme une commission spéciale composée de dix membres dont la moitié choisie parmi le conseil municipal. A partir de 1866, la municipalité cherche à acquérir plusieurs maisons situées sur la place Saint-Corentin. La construction du musée s’accompagne aussi d’un projet d’agrandissement de l’hôtel de ville.

 

Le 27 juin 1867, le conseil municipal choisit le projet architectural de Joseph Bigot, architecte départemental. Celui-ci s’inspire du thème néoclassique imposé par le style architectural de l’hôtel de ville afin que les deux bâtiments offrent un ensemble cohérent sur la place Saint-Corentin.

 

Au rez-de-chaussée, un espace est dédié au musée archéologique. Il y est aussi prévu une salle de concert dont l’entrée se fait par la rue Verdelet. Des bureaux, communiquant avec le bâtiment de la mairie, doivent également être créés pour recevoir le service de l’état civil. Un grand escalier mène au premier étage où se trouvent une grande galerie et les salles d’exposition de peintures, de dessins et d’objets d’art.

Un fronton sculpté orne la façade. Œuvre du sculpteur nantais Amédée Ménard, il représente les allégories de la peinture et de l’architecture supportant les armes de la ville. A l’origine, des statues devaient venir décorer la façade sur la place et la rue Verdelet. Finalement, celles-ci ne seront pas installées pour ne pas venir surcharger le décor.

 

Le musée est ouvert au public le 15 août 1872, le jour de la fête du Saint Patron de Quimper. Les Quimpérois et autres Cornouaillais peuvent désormais admirer la magnifique collection de Jean-Marie de Silguy. L’histoire rapporte que le parquet venant d’être fraîchement encaustiqué, on invita les premiers visiteurs à se déchausser avant de déambuler dans les salles d’exposition.

Vers un musée moderne

Conçu pour abriter la collection De Silguy, le musée se trouve dès le début du XXe siècle confronté à un problème d’espace. La muséographie évolue. Les accrochages se veulent plus aérés et adaptés à un classement scientifique par écoles. La collection s’enrichit de dons, de legs et d’acquisitions. Une collection de peinture d’inspiration bretonne se constitue progressivement.

Entre 1972 et 1976, d’importants travaux apportent au musée des améliorations conséquentes et une nouvelle présentation des collections.

 

Mais le musée souffre toujours d’étroitesse et ses espaces conçus un siècle auparavant ne répondent plus aux exigences d’un musée moderne et à la nouvelle demande des publics.

Avec chance et opportunité, la Ville a pu se porter acquéreur en 1987 d’un entrepôt désaffecté mitoyen du musée. Un nouveau projet devient alors possible. Un programme muséographique a servi de base à un concours national d’architecture remporté en 1989 par Jean-Paul Philippon. Le projet architectural a restructuré totalement l’ancien musée sans toucher à la façade de Bigot sur la place Saint-Corentin. L’architecte du musée d’Orsay et de La Piscine de Roubaix a trouvé d’heureuses solutions comme le déplacement de l’ancien escalier au fond de l’espace central d’accueil et la création d’un espace consacré au décor de Lemordant, qui ont permis non seulement au musée d’accroître le nombre d’œuvres présentées sur les murs, mais aussi d’apporter de nombreuses améliorations dans tous les domaines, tout en soulignant l’originalité des collections quimpéroises et de leur histoire.

 

Ce musée agrandi et restructuré a ré-ouvert en 1993 et plus de vingt ans après il ne semble pas du tout « démodé ».

Par sa collection presque uniquement consacrée aux peintures et aux dessins, il occupe une place originale dans le tissu muséal français. Justement réputé, il contribue à la venue de nombreux visiteurs et à la vie culturelle de Quimper, une ville certes modeste par le nombre de ses habitants, mais célèbre par la richesse de son patrimoine et la beauté de ses sites.

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