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Henri Delavallée (1862-1943) Les Batteuses de blé, 1886, huile sur toile, 50 x 61 cm © musée des beaux-arts de Quimper

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Dernière acquisition « Les Batteuses de blé » d'Henri Delavallée

Avec la participation de l'association des Amis, le musée peut désormais présenter en salle de l'école de Pont-Aven une œuvre remarquable "Les Batteuses de blé" d'Henri Delavallée. 1er étage, salle 21

Cette magnifique œuvre a sans doute été exposée du vivant de l’artiste en 1941 à la galerie Saluden de Quimper. Elle a ensuite appartenu pendant longtemps à une famille de collectionneurs quimpérois et nous sommes heureux de pouvoir la retrouver désormais accrochée au sein du parcours consacré à l’Ecole de Pont-Aven. Henri Delavallée est l’un des tous premiers artistes à avoir séjourné à Pont-Aven. C’est aussi l’un des tous premiers à avoir rencontré Paul Gauguin lors du séjour de ce dernier dans la cité des moulins en 1886. Cette scène de battage du blé, datant de cette même année, offre de nombreuses correspondances avec la technique que privilégie Gauguin à cette époque. Dans cette composition, Delavallée sait faire usage d’une touche mobile, fragmentée, qui se déploie avec vigueur, tant dans le ciel que sur le chaume des fermes ou sur le tapis de blé d’or recouvrant le sol. L’usage de ces touches zébrées produit une vibration qui paraît agiter la toile au rythme des fléaux battant les céréales. La rutilance des couleurs qui se déploie notamment dans les rose-orangé du chaume, l’or frissonnant du blé, ou les verts et les orangés des mousses et lichens couvrant la roche, confirme la maturité du peintre dès 1886. La présence magnifique du vermillon de la jupe de la paysanne de gauche, véritable aplat de couleur surgissant de la composition, laisse entrevoir également de nouveaux usages pour l’application des pigments.
Véritable coup de maître, ce tableau concentre le meilleur d’une technique inspirée de l’impressionnisme tout en annonçant le proche basculement, deux ans plus tard, dans la révolution synthétiste de Paul Gauguin et Emile Bernard.

Acquisition avec l'aide de l'association des Amis du musée