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Roland Sénéca (né en 1942) – « Sans titre », 2004 - Gravures en couleur marouflées sur papier vinylique, 1.88 x 1.94 cm - Musée des beaux-arts de Quimper © Frédéric Harster

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La salle 20e se renouvelle

L’accrochage de l’espace du XXe siècle mêle, depuis son ouverture fin 2021, des œuvres de techniques différentes dont certaines – en particulier les œuvres sur papier - nécessitent d’être présentées par rotation pour des raisons de conservation. Des mouvements d’œuvres sont également liés aux projets d’exposition du musée. Voici la mue 2023 de la salle.

Le nouvel accrochage évolue donc dans la partie dédiée au fauvisme avec de nouvelles œuvres sur papier de De Belay et Lemordant.

Dans la partie cubisme, place à 4 eaux-fortes de Picasso de 1911 pour l’illustration du Saint-Matorel de Max Jacob (une oeuvre par roulement tous les 3 mois) dont le volume provient des collections de la Médiathèque Alain-Gérard de Quimper.

La section sur le surréalisme voit le retour du chef-d'oeuvre "Portrait de Max Jacob" par Modigliani alors que la sculpture de René Iché récemment acquise et "L'Inconnue de la Seine" d'un anonyme ont rejoint la salle d'exposition temporaire.

La section sur le passage à l'abstraction comporte désormais la nouvelle acquisition du musée, "La Veilleuse" d'Alfred Manessier.

Quelques anamorphoses issues de la collection de Jean-Marie de Silguy résonnent avec le travail d’Yves Doaré dans la section « Hybridités ». Bien qu’elles soient datées de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe, ces œuvres font écho à cette quête des artistes modernes pour se détacher d’une forme de représentation traditionnelle de la réalité visible. Le procédé, issu des travaux de Piero della Francesca sur la perspective à l’extrême fin du XVe siècle, permet en effet la déformation d’une image à l'aide d'un système optique. L’utilisation de miroirs concaves ou coniques permet de la reconstituer. Léonard de Vinci puis Dürer ont été parmi les premiers promoteurs de ce procédé avant qu’Holbein ne l’insère dans son fameux tableau Les Ambassadeurs (1533, Londres, National Gallery) sous la forme d’une anamorphose de crâne, claire incitation à l’humilité qu’induit l’éphémérité de l’existence.
Ces « machinations optiques » vont se répandre en France dans la première moitié du xviie siècle en s’agrégeant aux spéculations cartésiennes sur la figuration. La magie de ces images, à la fois abstraites et figuratives, les vide progressivement de leur contenu métaphysique au cours des deux siècles suivants. Elles deviennent alors des divertissements dont la vogue ne va cesser de grandir. En jouant sur la déformation, les artistes peuvent ainsi diffuser des portraits secrets, des images truffées de détails non perceptibles au premier coup d’œil, des scènes de sorcellerie, voire des scènes libertines ou érotiques.
Les 14 anamorphoses réunies par Jean-Marie de Silguy, dont 12 sont exposées, relèvent de ces amusements optiques qui se répandent alors et qui sont largement diffusés sous forme de gouaches – comme ici – dessins, gravures (avec parfois un miroir pour les visualiser). D’une facture rude, aux traits rapidement brossés et énergiques, ces compositions aux couleurs contrastées s’inscrivent toutes dans un canevas de cercles concentriques au format pré-déterminé. Leurs sujets semblent anecdotiques : paysanne, colporteur, musicien se distinguent par leurs attributs aux côtés de figures moins identifiable, d’un magnifique dindon et de deux scènes grivoises. Cette série devait faire partie d’un ensemble. Il ne fait aucun doute que le collectionneur l’a acquise à des fins essentiellement didactiques.

La partie abstraite permet de découvrir enfin de très belles oeuvres de Roland Sénéca et de Haywen T'ang.

Rez-de-chaussée - salle 3
Nombreux changement depuis juin 2023