Arst graphiques

SIX ÉTUDES D'UN SOLDAT CHARGEANT SON FUSIL

Jean-Antoine WATTEAU (1684-1721)

Vers 1709-1710

Agrandir l'image jpg 72Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Jean-Antoine Watteau "Six Etudes de soldat portant un fusil", 1709-1710, dessin à la sanguine

Dessin à la sanguine

873-2-13

Legs de Silguy, 1864

H. 13 cm - L. 19,3 cm

Après un bref apprentissage dans sa ville natale de Valenciennes, Watteau s'installe dès 1702 à Paris où il fréquente les marchands d'estampes. Mais ce sont surtout ses passages dans les ateliers de Claude Gillot de 1704 à 1708 et de Claude III Audran de 1708 à 1709 qui constitueront les phases décisives de sa carrière. Déçu par son échec au concours pour le Prix de Rome, il part en 1709 pour Valenciennes où il s'essaie aux sujets militaires. On connaît une douzaine de tableaux et trente-huit dessins consacrés à ces sujets généralement datés des années 1710. Contrairement à ses prédécesseurs comme Van der Meulen, Watteau n'a retenu que le caractère pacifique de la vie militaire, préférant aux scènes de combat les exercices d'entraînement.

Ce dessin de jeunesse paraît avoir été destiné à illustrer un ouvrage technique. Mais on peut également supposer que l'artiste souhaitait, selon un procédé qui lui était cher, avoir sous la main quelques études pour ses peintures à sujet militaire. On reconnaît aisément ici, numérotées de 12 à 17, les attitudes successives du soldat d'infanterie occupé à charger le fusil. Les figures 12 et 13 se rapportent au commandement "Prenez la cartouche", les figures 14 et 15 au commandement "Déchirez la cartouche" tandis que les figures 16 et 17 correspondent au "Mettez la cartouche dans le canon". Watteau a rarement dessiné le soldat à l'exercice. Seuls quatre dessins appartenant à la série des Figures de différents caractères présentent également sous ses quatre faces un soldat portant le fusil sur l'épaule et se rattachent sans doute à la même série d'études que le dessin quimpérois. Si le canon élancé du jeune soldat aux jambes très effilées ainsi qu'une certaine raideur dans l'attitude révèlent encore l'influence de son premier maître Gillot, la rapidité du coup de crayon qui rend, comme au ralenti, les poses successives du bras et de la main témoignent déjà d'un réel talent. En ces premières années de sa carrière, Watteau montre une préférence marquée pour la sanguine qui lui permet une précision et une variété de trait qu'il ne retrouve ni dans la plume, ni dans le lavis. Par la suite, s'affranchissant de l'influence de ses maîtres, il adopte la technique des trois crayons (sanguine, crayon noir et craie blanche). Hostile au principe académique de l'interdépendance entre le dessin et la peinture, il ouvrit la voie à une nouvelle génération de dessinateurs. Découvert dans les réserves du musée par le conservateur de l'époque Fernand Guey, ce dessin a été par la suite publié à plusieurs reprises.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

Arst graphiques

SIX ÉTUDES D'UN SOLDAT CHARGEANT SON FUSIL

Jean-Antoine WATTEAU (1684-1721)

Vers 1709-1710

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Jean-Antoine Watteau "Six Etudes de soldat portant un fusil", 1709-1710, dessin à la sanguine

Dessin à la sanguine

873-2-13

Legs de Silguy, 1864

H. 13 cm - L. 19,3 cm

Après un bref apprentissage dans sa ville natale de Valenciennes, Watteau s'installe dès 1702 à Paris où il fréquente les marchands d'estampes. Mais ce sont surtout ses passages dans les ateliers de Claude Gillot de 1704 à 1708 et de Claude III Audran de 1708 à 1709 qui constitueront les phases décisives de sa carrière. Déçu par son échec au concours pour le Prix de Rome, il part en 1709 pour Valenciennes où il s'essaie aux sujets militaires. On connaît une douzaine de tableaux et trente-huit dessins consacrés à ces sujets généralement datés des années 1710. Contrairement à ses prédécesseurs comme Van der Meulen, Watteau n'a retenu que le caractère pacifique de la vie militaire, préférant aux scènes de combat les exercices d'entraînement.

Ce dessin de jeunesse paraît avoir été destiné à illustrer un ouvrage technique. Mais on peut également supposer que l'artiste souhaitait, selon un procédé qui lui était cher, avoir sous la main quelques études pour ses peintures à sujet militaire. On reconnaît aisément ici, numérotées de 12 à 17, les attitudes successives du soldat d'infanterie occupé à charger le fusil. Les figures 12 et 13 se rapportent au commandement "Prenez la cartouche", les figures 14 et 15 au commandement "Déchirez la cartouche" tandis que les figures 16 et 17 correspondent au "Mettez la cartouche dans le canon". Watteau a rarement dessiné le soldat à l'exercice. Seuls quatre dessins appartenant à la série des Figures de différents caractères présentent également sous ses quatre faces un soldat portant le fusil sur l'épaule et se rattachent sans doute à la même série d'études que le dessin quimpérois. Si le canon élancé du jeune soldat aux jambes très effilées ainsi qu'une certaine raideur dans l'attitude révèlent encore l'influence de son premier maître Gillot, la rapidité du coup de crayon qui rend, comme au ralenti, les poses successives du bras et de la main témoignent déjà d'un réel talent. En ces premières années de sa carrière, Watteau montre une préférence marquée pour la sanguine qui lui permet une précision et une variété de trait qu'il ne retrouve ni dans la plume, ni dans le lavis. Par la suite, s'affranchissant de l'influence de ses maîtres, il adopte la technique des trois crayons (sanguine, crayon noir et craie blanche). Hostile au principe académique de l'interdépendance entre le dessin et la peinture, il ouvrit la voie à une nouvelle génération de dessinateurs. Découvert dans les réserves du musée par le conservateur de l'époque Fernand Guey, ce dessin a été par la suite publié à plusieurs reprises.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

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