Arts graphiques

LA CONTINENCE DE SCIPION

François Boucher (1703-1770)

1766-1767

Agrandir l'image jpg 847Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
François Boucher "La Continence de Scipion", 1766-1767, dessin à la sanguine brune, lavis brun et gris, avec rehauts de gouache blanche et reprises à la plume et à l'encre noire sur papier

Dessin à la sanguine brune, lavis brun et gris, avec rehauts de gouache blanche et reprises à la plume et à l'encre noire sur papier

873-2-21

Legs de Silguy, 1864

H. 40,5 cm - L. 26 cm

Après un bref passage dans l'atelier de François Lemoyne, Boucher obtient en 1723 le premier prix de l'Académie. Il part pour Rome où il séjourne à ses frais de 1728 à 1731. Agréé l'année même de son retour en France, il est reçu à l'Académie en 1734 sur présentation de Renaud et Armide (Louvre). Protégé par la marquise de Pompadour qu'il initie au dessin, il devient rapidement le décorateur favori des résidences royales (Versailles, Fontainebleau, Choisy) mais aussi des demeures princières comme l'Hôtel de Soubise. Son activité s'étend dès lors à tous les domaines de la création artistique. Nommé décorateur de l'Opéra de 1742 à 1748, il est aussi lié aux manufactures royales de Beauvais, des Gobelins dont il devient le surinspecteur à la mort d'Oudry en 1755, et de Sèvres. Il devient à la mort de Van Loo en 1765 premier peintre du roi et directeur de l'Académie. Maître incontesté du goût rocaille, Boucher domina la peinture française de 1735 jusqu'au début des années 1760 et participa régulièrement au Salon jusqu'en 1769. S'il puisa l'essentiel de son inspiration dans le répertoire galant de la mythologie ovidienne et de la pastorale, on lui doit aussi nombre de paysages, de portraits, de sujets religieux et de scènes de genre qui tous participent à cette esthétique sensuelle et raffinée héritée de son maître Lemoyne. Dessinateur fécond, Boucher utilisa une grande variété de techniques selon les besoins du sujet, réservant ainsi la pierre noire à ses paysages, la sanguine à ses sujets galants et le lavis, particulièrement apprécié pour ses qualités picturales, à ses scènes historiques.

 Autrefois attribué à Largillière, cet important dessin, identifié par Roseline Bacou en 1971, fait partie d'une suite d'études pour une Continence de Scipion commandée par madame Geoffrin en 1766 pour le compte du roi Stanislas-Auguste de Pologne. Le roi choisit lui-même les sujets illustrant chacun une grande idée morale empruntée à l'histoire romaine. Le geste généreux du général victorieux rendant la jeune captive à son fiancé dans la Continence de Scipion devait ainsi symboliser la magnanimité. Agacé par l'ingérence constante de Mme Geoffrin, affaibli par la maladie et la vieillesse et peut-être aussi peu séduit par l'austérité du sujet si peu conforme à sa sensibilité de peintre galant, Boucher abandonna finalement sa composition à la fin de l'année 1767 pour la confier à son ami Vien qui l'acheva seulement en 1768 (Varsovie, Musée National).

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

Arts graphiques

LA CONTINENCE DE SCIPION

François Boucher (1703-1770)

1766-1767

Agrandir l'image jpg 847Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
François Boucher "La Continence de Scipion", 1766-1767, dessin à la sanguine brune, lavis brun et gris, avec rehauts de gouache blanche et reprises à la plume et à l'encre noire sur papier

Dessin à la sanguine brune, lavis brun et gris, avec rehauts de gouache blanche et reprises à la plume et à l'encre noire sur papier

873-2-21

Legs de Silguy, 1864

H. 40,5 cm - L. 26 cm

Après un bref passage dans l'atelier de François Lemoyne, Boucher obtient en 1723 le premier prix de l'Académie. Il part pour Rome où il séjourne à ses frais de 1728 à 1731. Agréé l'année même de son retour en France, il est reçu à l'Académie en 1734 sur présentation de Renaud et Armide (Louvre). Protégé par la marquise de Pompadour qu'il initie au dessin, il devient rapidement le décorateur favori des résidences royales (Versailles, Fontainebleau, Choisy) mais aussi des demeures princières comme l'Hôtel de Soubise. Son activité s'étend dès lors à tous les domaines de la création artistique. Nommé décorateur de l'Opéra de 1742 à 1748, il est aussi lié aux manufactures royales de Beauvais, des Gobelins dont il devient le surinspecteur à la mort d'Oudry en 1755, et de Sèvres. Il devient à la mort de Van Loo en 1765 premier peintre du roi et directeur de l'Académie. Maître incontesté du goût rocaille, Boucher domina la peinture française de 1735 jusqu'au début des années 1760 et participa régulièrement au Salon jusqu'en 1769. S'il puisa l'essentiel de son inspiration dans le répertoire galant de la mythologie ovidienne et de la pastorale, on lui doit aussi nombre de paysages, de portraits, de sujets religieux et de scènes de genre qui tous participent à cette esthétique sensuelle et raffinée héritée de son maître Lemoyne. Dessinateur fécond, Boucher utilisa une grande variété de techniques selon les besoins du sujet, réservant ainsi la pierre noire à ses paysages, la sanguine à ses sujets galants et le lavis, particulièrement apprécié pour ses qualités picturales, à ses scènes historiques.

 Autrefois attribué à Largillière, cet important dessin, identifié par Roseline Bacou en 1971, fait partie d'une suite d'études pour une Continence de Scipion commandée par madame Geoffrin en 1766 pour le compte du roi Stanislas-Auguste de Pologne. Le roi choisit lui-même les sujets illustrant chacun une grande idée morale empruntée à l'histoire romaine. Le geste généreux du général victorieux rendant la jeune captive à son fiancé dans la Continence de Scipion devait ainsi symboliser la magnanimité. Agacé par l'ingérence constante de Mme Geoffrin, affaibli par la maladie et la vieillesse et peut-être aussi peu séduit par l'austérité du sujet si peu conforme à sa sensibilité de peintre galant, Boucher abandonna finalement sa composition à la fin de l'année 1767 pour la confier à son ami Vien qui l'acheva seulement en 1768 (Varsovie, Musée National).

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

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