Arts graphiques

PAYSAGE

Jacques Callot (1592-1635)

Vers 1630

Agrandir l'image jpg 345Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Jacques Callot "Paysage", vers 1630, dessin à la pierre noire, lavis de bistre brun et jaune sur papier

Dessin à la pierre noire, lavis de bistre brun et jaune sur papier

873-2-3

Legs de Silguy, 1864

H. 9,1 cm - L. 21,7 cm

Fils d'un héraut d'armes du duc Charles III de Lorraine, Jacques Callot manifeste très jeune des dispositions pour le dessin et la gravure dont il apprend les rudiments à Nancy auprès de l'orfèvre Crocq et des peintres Bellange et Deruet. Vers 1608, il part pour Rome où il séjourne jusqu'en 1611, travaillant auprès du graveur français Thomassin et du peintre italien A. Tempesta qu'il accompagne en 1612 à Florence où il demeure jusqu'en 1621. Il y découvre le Maniérisme mais ignore en revanche l'art plus novateur d'un Caravage ou d'un Carrache. De retour dans sa ville natale au printemps 1621, il se consacre à la gravure de ses nombreux dessins rapportés d'Italie. En 1630, il se rend à Paris où il confie l'édition de ses planches à Israël Henriet et exécute, sur la commande de Louis XIII, les douze planches des Sièges de l'Île de Ré et de La Rochelle. Rentré définitivement à Nancy en 1632, il assiste à la fin de l'indépendance du duché de Lorraine, envahi par les troupes royales et dévasté par la peste. Sa virtuosité jointe à une extraordinaire précision ont fait dès son vivant la réputation de Callot.

Cette étude, signalée en 1957 par Michel Laclotte à Daniel Ternois, appartient à un groupe de dessins réuni par ce dernier sous le titre de Paysages pour Gaston d'Orléans, faisant référence au frère de Louis XIII, retiré à la cour de Lorraine de 1629 à 1631, qui demanda à Callot des leçons de dessins. Destinés à l'enseignement du prince, ces quarante-deux dessins à la plume passèrent à la fin du XVIIe siècle dans la collection du graveur Israël Silvestre avant de rejoindre avec d'autres dessins à la pierre noire et au lavis brun celle des ducs du Devonshire à Chatsworth.

Conçues comme des études préparatoires pour les dessins à la plume, les esquisses au lavis ont servi par la suite de modèles que Callot donnait à copier à ses élèves graveurs. Si le doute a pu longtemps subsisté sur l'authenticité de ces dessins, il ne fait désormais aucun doute qu'ils sont bien de la main de Callot trahi selon Ternois par "sa façon de traiter les feuillages, les terrains et les figures". Ce dessin est ainsi à rapprocher des autres esquisses aujourd'hui réparties entre les musées du Louvre, de Poitiers, Stockholm et du British Museum de Londres. Paysage d'invention annonçant déjà les "caprices" du XVIIIe siècle, ce mystérieux ermitage installé sur un îlot rocheux auquel on accède par une passerelle témoigne d'une grande maîtrise du luminisme renforcé ici par le jeu des contrastes entre les deux tonalités de lavis et la réserve blanche du papier.

 

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

Arts graphiques

PAYSAGE

Jacques Callot (1592-1635)

Vers 1630

Agrandir l'image jpg 345Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Jacques Callot "Paysage", vers 1630, dessin à la pierre noire, lavis de bistre brun et jaune sur papier

Dessin à la pierre noire, lavis de bistre brun et jaune sur papier

873-2-3

Legs de Silguy, 1864

H. 9,1 cm - L. 21,7 cm

Fils d'un héraut d'armes du duc Charles III de Lorraine, Jacques Callot manifeste très jeune des dispositions pour le dessin et la gravure dont il apprend les rudiments à Nancy auprès de l'orfèvre Crocq et des peintres Bellange et Deruet. Vers 1608, il part pour Rome où il séjourne jusqu'en 1611, travaillant auprès du graveur français Thomassin et du peintre italien A. Tempesta qu'il accompagne en 1612 à Florence où il demeure jusqu'en 1621. Il y découvre le Maniérisme mais ignore en revanche l'art plus novateur d'un Caravage ou d'un Carrache. De retour dans sa ville natale au printemps 1621, il se consacre à la gravure de ses nombreux dessins rapportés d'Italie. En 1630, il se rend à Paris où il confie l'édition de ses planches à Israël Henriet et exécute, sur la commande de Louis XIII, les douze planches des Sièges de l'Île de Ré et de La Rochelle. Rentré définitivement à Nancy en 1632, il assiste à la fin de l'indépendance du duché de Lorraine, envahi par les troupes royales et dévasté par la peste. Sa virtuosité jointe à une extraordinaire précision ont fait dès son vivant la réputation de Callot.

Cette étude, signalée en 1957 par Michel Laclotte à Daniel Ternois, appartient à un groupe de dessins réuni par ce dernier sous le titre de Paysages pour Gaston d'Orléans, faisant référence au frère de Louis XIII, retiré à la cour de Lorraine de 1629 à 1631, qui demanda à Callot des leçons de dessins. Destinés à l'enseignement du prince, ces quarante-deux dessins à la plume passèrent à la fin du XVIIe siècle dans la collection du graveur Israël Silvestre avant de rejoindre avec d'autres dessins à la pierre noire et au lavis brun celle des ducs du Devonshire à Chatsworth.

Conçues comme des études préparatoires pour les dessins à la plume, les esquisses au lavis ont servi par la suite de modèles que Callot donnait à copier à ses élèves graveurs. Si le doute a pu longtemps subsisté sur l'authenticité de ces dessins, il ne fait désormais aucun doute qu'ils sont bien de la main de Callot trahi selon Ternois par "sa façon de traiter les feuillages, les terrains et les figures". Ce dessin est ainsi à rapprocher des autres esquisses aujourd'hui réparties entre les musées du Louvre, de Poitiers, Stockholm et du British Museum de Londres. Paysage d'invention annonçant déjà les "caprices" du XVIIIe siècle, ce mystérieux ermitage installé sur un îlot rocheux auquel on accède par une passerelle témoigne d'une grande maîtrise du luminisme renforcé ici par le jeu des contrastes entre les deux tonalités de lavis et la réserve blanche du papier.

 

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

Informations annexes au site