Arts graphiques

HOMME NU TOURNÉ VERS LA GAUCHE, COURONNÉ DE PAMPRES

Simon vouet (1590-1649)

Vers 1640

Agrandir l'image jpg 374Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Simon Vouet "Homme nu tourné vers la gauche couronné de pampres", vers 1640, dessin à la pierre noire, avec rehauts de blanc, sur papier beige

Dessin à la pierre noire, avec rehauts de blanc, sur papier beige

873-2-2

Legs de Silguy, 1864

H. 39,4 cm - L. 20,7 cm

La carrière de Simon Vouet peut se diviser en deux temps : le séjour itialien qui s'achève en 1627 avec le retour en France et la période parisienne qui s'étend de 1627 à la mort de l'artiste en 1649. Après un premier séjour en 1612 à Venise, il arrive en 1614 à Rome où il se lie à la colonie des artistes français comme Poussin et aux artistes italiens les plus en vue comme Caravage dont il subit alors profondément l'influence. En 1627, il quitte définitivement l'Italie à la demande de Louis XIII dont il devient le premier peintre. La période parisienne est marquée par une intense production et d'importantes commandes : ensembles décoratifs pour le Louvre et les demeures royales (Saint-Germain-en-Laye, Fontainebleau) ainsi que pour les hôtels parisiens des dignitaires de la Cour (Richelieu, Séguier, Bullion...), tableaux d'autel pour les églises et les congrégations religieuses alors en plein essor, tableaux de chevalet à sujets allégoriques ou religieux... Toutes ces œuvres  témoignent par leur audace colorée et leur animation de la veine baroque de l'artiste qui abandonne alors la manière sombre de sa période italienne. Supplanté par Poussin de retour à Paris en 1640, il participe activement à la fondation de l'Académie en 1648. Ses dessins, le plus souvent exécutés à la pierre noire, sont pour la plupart des études préparatoires pour des peintures religieuses ou allégoriques et témoignent tous de son intérêt pour la figure humaine.

Si la figure nue et couronnée de feuillages évoque le thème de la bacchanale, il n'a toutefois pas été possible de la mettre en relation avec une composition connue de Vouet, même si elle n'est pas sans rappeler la figure du Bacchus dans le Bacchus et Ariane (collection particulière). B. Brejon de Lavergnée, qui situe ce dessin aux alentours de 1640 en raison de son caractère "souple et lumineux",  le rapproche prudemment d'une figure dansante et jouant du tambourin représentée dans la Bacchanale  d'une collection privée parisienne tout en précisant qu'"il existe trop de différences entre elles pour pouvoir établir une véritable comparaison". Plus nombreuses que ses études d'ensemble, alors moins appréciées des amateurs, ses études de figures à la pierre noire rehaussée de blanc sur papier beige ou bleu sont tout à fait caractéristiques de la période parisienne de Vouet. La poésie et la sensualité exprimées par la plénitude des formes, la souplesse du modelé traduit par les effets lumineux de la craie blanche, la délicatesse alliée à la fermeté du trait de pierre noire, sont autant d'éléments qui révèlent la manière de Vouet dessinateur qui, à l'exemple de Carrache, dessinait d'après nature et transcendait  toujours le simple exercice académique. L'annotation "Vouette" portée au bas de la feuille et que l'on retrouve sur plusieurs dessins de l'artiste pourrait être autographe.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

Arts graphiques

HOMME NU TOURNÉ VERS LA GAUCHE, COURONNÉ DE PAMPRES

Simon vouet (1590-1649)

Vers 1640

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Simon Vouet "Homme nu tourné vers la gauche couronné de pampres", vers 1640, dessin à la pierre noire, avec rehauts de blanc, sur papier beige

Dessin à la pierre noire, avec rehauts de blanc, sur papier beige

873-2-2

Legs de Silguy, 1864

H. 39,4 cm - L. 20,7 cm

La carrière de Simon Vouet peut se diviser en deux temps : le séjour itialien qui s'achève en 1627 avec le retour en France et la période parisienne qui s'étend de 1627 à la mort de l'artiste en 1649. Après un premier séjour en 1612 à Venise, il arrive en 1614 à Rome où il se lie à la colonie des artistes français comme Poussin et aux artistes italiens les plus en vue comme Caravage dont il subit alors profondément l'influence. En 1627, il quitte définitivement l'Italie à la demande de Louis XIII dont il devient le premier peintre. La période parisienne est marquée par une intense production et d'importantes commandes : ensembles décoratifs pour le Louvre et les demeures royales (Saint-Germain-en-Laye, Fontainebleau) ainsi que pour les hôtels parisiens des dignitaires de la Cour (Richelieu, Séguier, Bullion...), tableaux d'autel pour les églises et les congrégations religieuses alors en plein essor, tableaux de chevalet à sujets allégoriques ou religieux... Toutes ces œuvres  témoignent par leur audace colorée et leur animation de la veine baroque de l'artiste qui abandonne alors la manière sombre de sa période italienne. Supplanté par Poussin de retour à Paris en 1640, il participe activement à la fondation de l'Académie en 1648. Ses dessins, le plus souvent exécutés à la pierre noire, sont pour la plupart des études préparatoires pour des peintures religieuses ou allégoriques et témoignent tous de son intérêt pour la figure humaine.

Si la figure nue et couronnée de feuillages évoque le thème de la bacchanale, il n'a toutefois pas été possible de la mettre en relation avec une composition connue de Vouet, même si elle n'est pas sans rappeler la figure du Bacchus dans le Bacchus et Ariane (collection particulière). B. Brejon de Lavergnée, qui situe ce dessin aux alentours de 1640 en raison de son caractère "souple et lumineux",  le rapproche prudemment d'une figure dansante et jouant du tambourin représentée dans la Bacchanale  d'une collection privée parisienne tout en précisant qu'"il existe trop de différences entre elles pour pouvoir établir une véritable comparaison". Plus nombreuses que ses études d'ensemble, alors moins appréciées des amateurs, ses études de figures à la pierre noire rehaussée de blanc sur papier beige ou bleu sont tout à fait caractéristiques de la période parisienne de Vouet. La poésie et la sensualité exprimées par la plénitude des formes, la souplesse du modelé traduit par les effets lumineux de la craie blanche, la délicatesse alliée à la fermeté du trait de pierre noire, sont autant d'éléments qui révèlent la manière de Vouet dessinateur qui, à l'exemple de Carrache, dessinait d'après nature et transcendait  toujours le simple exercice académique. L'annotation "Vouette" portée au bas de la feuille et que l'on retrouve sur plusieurs dessins de l'artiste pourrait être autographe.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

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