DERNIERS RAYONS OU PAYSAGE AVEC DES ARBRES
1911
Huile sur toile
80-3-1
Achat dans le commerce de l'art, en 1980
H. 100 cm - L. 73 cm
Vallotton débute sa carrière comme graveur, illustrateur et portraitiste. Intégré à l'avant-garde artistique et littéraire qui collabore à la célèbre Revue blanche, il expose avec les Nabis Pierre Bonnard, Maurice Denis ou Édouard Vuillard.
Les paysages de Vallotton, de 1909 jusqu'à sa mort, retiennent en eux la somme de toutes ses expériences passées : souci de la forme clairement circonscrite qu'il admirait chez Holbein et chez Ingres ; conscience de la surface plane de la toile et liberté par rapport à la couleur naturelle acquise de ses années nabies. Ce sont des "paysages composés", selon le terme utilisé par Vallotton comme il l'expliquait dans son Journal en 1916 :
Je rêve d'une peinture dégagée de tout respect littéral de la nature, je voudrais reconstituer des paysages sur le seul secours de l 'émotion qu'ils m'ont causée, quelques grandes lignes évocatrices, un ou deux détails, choisis, sans superstition d'exactitude d'heure ou d'éclairage.
.
"La combinaison qu'offrent les pins parasols d'un graphisme élancé dans leurs troncs et leurs volumes a séduit Vallotton à plusieurs reprises, comme elle avait aussi séduit certains artistes japonais. Le peintre s'est penché une première fois sur ce sujet en 1909 (Les Grands Arbres, coll. part.) puis, posté au même endroit sans doute, il a peint, en 1910, Vue d'Honfleur, matin d'été (Kunstmuseum, Winterthur). Inspirée très certainement aussi du bouquet de pins parasols qui se dresse sur Côte de Grâce, Derniers Rayons est peut-être la représentation la plus audacieuse des trois, parce ce qu'elle extrait les arbres de leur contexte en renonçant à figurer le premier plan de pré ainsi que la vue sur Honfleur et la baie de Seine, restitués dans les deux autres tableaux. Ainsi isolées de tout environnement, donc de tout repère susceptible de définir l'espace, les gracieuses silhouettes des pins deviennent motif puissamment ornemental. La dimension décorative est encore exacerbée ici par le violent contraste entre ombre et lumière et, plus encore, par les couleurs proprement surréelles."
Marina Ducrey in Le très singulier Vallotton, catalogue, musée des beaux-arts de Lyon, 2001.
DERNIERS RAYONS OU PAYSAGE AVEC DES ARBRES
1911
Huile sur toile
80-3-1
Achat dans le commerce de l'art, en 1980
H. 100 cm - L. 73 cm
Vallotton débute sa carrière comme graveur, illustrateur et portraitiste. Intégré à l'avant-garde artistique et littéraire qui collabore à la célèbre Revue blanche, il expose avec les Nabis Pierre Bonnard, Maurice Denis ou Édouard Vuillard.
Les paysages de Vallotton, de 1909 jusqu'à sa mort, retiennent en eux la somme de toutes ses expériences passées : souci de la forme clairement circonscrite qu'il admirait chez Holbein et chez Ingres ; conscience de la surface plane de la toile et liberté par rapport à la couleur naturelle acquise de ses années nabies. Ce sont des "paysages composés", selon le terme utilisé par Vallotton comme il l'expliquait dans son Journal en 1916 :
Je rêve d'une peinture dégagée de tout respect littéral de la nature, je voudrais reconstituer des paysages sur le seul secours de l 'émotion qu'ils m'ont causée, quelques grandes lignes évocatrices, un ou deux détails, choisis, sans superstition d'exactitude d'heure ou d'éclairage.
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"La combinaison qu'offrent les pins parasols d'un graphisme élancé dans leurs troncs et leurs volumes a séduit Vallotton à plusieurs reprises, comme elle avait aussi séduit certains artistes japonais. Le peintre s'est penché une première fois sur ce sujet en 1909 (Les Grands Arbres, coll. part.) puis, posté au même endroit sans doute, il a peint, en 1910, Vue d'Honfleur, matin d'été (Kunstmuseum, Winterthur). Inspirée très certainement aussi du bouquet de pins parasols qui se dresse sur Côte de Grâce, Derniers Rayons est peut-être la représentation la plus audacieuse des trois, parce ce qu'elle extrait les arbres de leur contexte en renonçant à figurer le premier plan de pré ainsi que la vue sur Honfleur et la baie de Seine, restitués dans les deux autres tableaux. Ainsi isolées de tout environnement, donc de tout repère susceptible de définir l'espace, les gracieuses silhouettes des pins deviennent motif puissamment ornemental. La dimension décorative est encore exacerbée ici par le violent contraste entre ombre et lumière et, plus encore, par les couleurs proprement surréelles."
Marina Ducrey in Le très singulier Vallotton, catalogue, musée des beaux-arts de Lyon, 2001.