Max Jacob et ses amis

PORTRAIT DE MAX JACOB

Amedeo MODIGLIANI (1884-1920)

1915

Agrandir l'image jpg 162Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Amadeo Modigliani (1884-1920) Portrait de Max Jacob, 1915-1916 - Crayon graphite sur papier, 34.5 x 26.5 cm - Musée des beaux-arts de Quimper © Musée des beaux-arts de Quimper

Crayon graphite sur papier

2005-16-1

Achat auprès de la famille Altounian en 2005. Œuvre acquise grâce au concours de Mécénat Bretagne, du Fonds du patrimoine du ministère de la Culture et de la Communication, de la Ville de Quimper et du conseil régional de Bretagne

H. 34,5 cm - L. 26,5 cm

Pour mieux entrer dans l’intimité de ce portrait, laissons la parole à Max Jacob :

Le portrait de Modigliani fut peint au crépuscule au printemps dans le jardin d’une dame anglaise [Béatrice Hastings] qui était sa maîtresse à Montmartre : je vous parlerai de leurs rapports et de Modigliani quand je vous verrai. L’esquisse du portrait était la beauté même, tellement ressemblant ! tellement réussi et sensible ! Nous le suppliions de n’y pas toucher mais il avait un orgueil épouvantable et l’esprit de contradiction, il abîma ce portrait. Dans un recueil de mes vers, il y en a deux que je fis pour ce portrait : « Il a l’air à la fois du juge et du forçat Tel vers ce double but le peintre s’efforça.

A son arrivée sur Paris en 1906, Modigliani s’installe à Montmartre où malgré son caractère solitaire, il fréquente des compagnons de bohème comme Picasso, Apollinaire et bien sûr Max Jacob. Le peintre italien réalise deux portraits du poète en 1916 : le dessin acquis pour le musée de Quimper est une étude pour le portrait aujourd’hui conservé à Düsseldorf au Kunstsammlung Nordrhein-Westphalen museum.

Cette représentation nous plonge au cœur d’une amitié, quelquefois tumultueuse : Max Jacob séjourne un temps chez Béatrice Hastings qui vit une relation houleuse avec Amedeo.

On y ressent le profond respect qui lie les deux artistes confrontés aux difficultés matérielles. Modigliani parvient, dans une économie de moyens étonnante où se lisent les influences du cubisme et de la sculpture que l’artiste vient d’abandonner au profit de la peinture, à évoquer l’image d’un Max Jacob en frac et haut-de-forme fréquentant les nuits parisiennes de Montparnasse.

La dédicace des plus émouvantes fait de cette œuvre un portrait symbolique. Modigliani y  insiste sur le chiffre 7 et sur la « lune croissante » , mettant sans doute en avant la gémellité des deux artistes aux destins tragiques nés le même jour.

L’historique de ce dessin est également très intéressant. Il a été acquis en 1919 auprès de Modigliani  par Joseph Altounian, antiquaire très proche, et de l’artiste, et de Max Jacob qui lui dédie un texte sur le génocide arménien en 1916 : « C’est pour toi que j’écris ces vers, Altounian ». L’œuvre est restée dans la famille jusqu’à son achat en 2005.

A cette occasion, Bernard Rousset et sa femme Jacqueline née Altounian ont souhaité sceller leur profond attachement à Quimper par le don d’un portrait par Max Jacob  de son père Lazare, tandis que l’association Mécénat Bretagne donnait la gouache La Visitation.

Max Jacob et ses amis

PORTRAIT DE MAX JACOB

Amedeo MODIGLIANI (1884-1920)

1915

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Amadeo Modigliani (1884-1920) Portrait de Max Jacob, 1915-1916 - Crayon graphite sur papier, 34.5 x 26.5 cm - Musée des beaux-arts de Quimper © Musée des beaux-arts de Quimper

Crayon graphite sur papier

2005-16-1

Achat auprès de la famille Altounian en 2005. Œuvre acquise grâce au concours de Mécénat Bretagne, du Fonds du patrimoine du ministère de la Culture et de la Communication, de la Ville de Quimper et du conseil régional de Bretagne

H. 34,5 cm - L. 26,5 cm

Pour mieux entrer dans l’intimité de ce portrait, laissons la parole à Max Jacob :

Le portrait de Modigliani fut peint au crépuscule au printemps dans le jardin d’une dame anglaise [Béatrice Hastings] qui était sa maîtresse à Montmartre : je vous parlerai de leurs rapports et de Modigliani quand je vous verrai. L’esquisse du portrait était la beauté même, tellement ressemblant ! tellement réussi et sensible ! Nous le suppliions de n’y pas toucher mais il avait un orgueil épouvantable et l’esprit de contradiction, il abîma ce portrait. Dans un recueil de mes vers, il y en a deux que je fis pour ce portrait : « Il a l’air à la fois du juge et du forçat Tel vers ce double but le peintre s’efforça.

A son arrivée sur Paris en 1906, Modigliani s’installe à Montmartre où malgré son caractère solitaire, il fréquente des compagnons de bohème comme Picasso, Apollinaire et bien sûr Max Jacob. Le peintre italien réalise deux portraits du poète en 1916 : le dessin acquis pour le musée de Quimper est une étude pour le portrait aujourd’hui conservé à Düsseldorf au Kunstsammlung Nordrhein-Westphalen museum.

Cette représentation nous plonge au cœur d’une amitié, quelquefois tumultueuse : Max Jacob séjourne un temps chez Béatrice Hastings qui vit une relation houleuse avec Amedeo.

On y ressent le profond respect qui lie les deux artistes confrontés aux difficultés matérielles. Modigliani parvient, dans une économie de moyens étonnante où se lisent les influences du cubisme et de la sculpture que l’artiste vient d’abandonner au profit de la peinture, à évoquer l’image d’un Max Jacob en frac et haut-de-forme fréquentant les nuits parisiennes de Montparnasse.

La dédicace des plus émouvantes fait de cette œuvre un portrait symbolique. Modigliani y  insiste sur le chiffre 7 et sur la « lune croissante » , mettant sans doute en avant la gémellité des deux artistes aux destins tragiques nés le même jour.

L’historique de ce dessin est également très intéressant. Il a été acquis en 1919 auprès de Modigliani  par Joseph Altounian, antiquaire très proche, et de l’artiste, et de Max Jacob qui lui dédie un texte sur le génocide arménien en 1916 : « C’est pour toi que j’écris ces vers, Altounian ». L’œuvre est restée dans la famille jusqu’à son achat en 2005.

A cette occasion, Bernard Rousset et sa femme Jacqueline née Altounian ont souhaité sceller leur profond attachement à Quimper par le don d’un portrait par Max Jacob  de son père Lazare, tandis que l’association Mécénat Bretagne donnait la gouache La Visitation.

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