Agrandir l'image jpg 320Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Lionel Walden (1861-1933), "Le Brûlage du goémon", début du XXe siècle - Huile sur toile, 1.60 x 2.75 m - dépôt de l'Institut Agro de Rennes © Bernard Galéron

Collections

Publié le

Dépôt d'un Walden, Le Brûlage du goémon

Un nouvel élément de décor, celui du Grand Hôtel de Beg-Meil à Fouesnant vient rejoindre les grands décors de Jean-Julien Lemordant (le Café de l’Epée à Quimper) et de Pierre de Belay (l'Hôtel Kermoor à Bénodet) qui font la richesse du musée.

 

Le Brûlage du Goémon du peintre américain Lionel Walden (22 mai 1861 à Norwich [Connecticut], 1861 – Chantilly, 1933) fait l’objet d’un dépôt de l’Institut Agro-Rennes-Angers suite à la fermeture de son site de Beg-Meil à Fouesnant en février 2022.

Cette œuvre faisait partie du décor du Grand Hôtel à Beg-Meil à Fouesnant (composé de 5 toiles classées Monuments historiques en 1999). Elle rejoint l’ensemble des grands décors de Cornouaille qui sont un des axes forts du musée des Beaux-Arts de Quimper avec le décor du Café de l’Epée à Quimper par Lemordant et celui de Pierre de Belay pour l’Hôtel Kermoor de Bénodet.

 Dans cette œuvre, qui constitue le panneau principal du décor, Walden présente une scène qui se déroulait fréquemment sur le littoral breton à la fin de l’été : le brûlage du goémon. Cette opération permettait de collecter des pains de soude qui servaient essentiellement aux usines de Raguénez et de Loctudy qui les transformaient pour en extraire l'iode utilisée dans l’industrie pharmaceutique. Sur cette frange littorale qui évoque la dune de la plage de Cleut Rouz (avec en arrière-plan la lagune du marais de Mousterlin), trois paysans portant la culotte bouffante, dite le « bragou braz » et un gilet bigouden, s’attellent à la tâche dans un nuage de fumée. Ce motif qui dissout et dissimule les formes peut être lu comme un clin d’œil aux impressionnistes qui tentèrent eux aussi de saisir sur la toile ces nuages de vapeur d’eau qui s’échappaient des locomotives ou des cheminées d’usine. Par contraste, la lumière qui baigne la scène, d’une grande transparence, et l’alternance des langues de sable fin baignées de soleil et d’ombres bleutées confèrent à la scène un sentiment d’étrangeté et de mystère qui n’est pas sans rappeler les paysages symbolistes.

 Exposée dans la salle symboliste  (1er étage, salle 18), cette grande huile sur toile datant du début du XXe siècle fait face à une autre toile de Walden intitulée La Vague et aux deux tableaux de son compatriote Thomas-Alexander Harrison (1853 – 1930), Marine la Nuit (vers 1895), et Marine, clair de lune (1892-1893).