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Henri Delavallée (1862-1943) - "Chaumière bretonne", 1887 - Pastel sur papier, 32 x 40 cm - Musée des beaux-arts de Quimper © Frédéric Harster

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Les Amis offrent un Delavallée

L’Association des Amis du musée est un fidèle soutien pour l'enrichissement de la collection. Nouvelle preuve en est avec cette "Chaumière Bretonne" d'Henri Delavallée. Ce pastel témoigne de l'ascendance du courant néo-impressionniste sur son oeuvre par l'utilisation d'une division régulière de la touche.

Henri Delavallée, natif de Reims, a commencé à fréquenter Pont-Aven au début des années 1880 grâce à l’amitié du peintre Roland Hersart de Buron. Ce dernier n’était autre qu’un cousin des Hersart de la Villemarqué dont l’un des membres est aujourd’hui connu pour avoir traduit et édité le célèbre recueil de chants bretons, le Barzaz Breiz. Logé au manoir du Plessis, non loin de Pont-Aven, Henri Delavallée rencontre Gauguin dès 1886. Il livre alors, pour la première fois, un témoignage fondamental sur la technique du peintre dont certaines de ses œuvres semblent s’inspirer.

Ce pastel témoigne d’un jeu d’influences bien différent. En effet, en 1887, Delavallée séjourne à Marlotte : il subit alors l’ascendant de Pissarro, lui-même temporairement acquis aux théories du néo-impressionnisme développées par Seurat et Signac. La division de la touche est appliquée ici avec une ferme régularité et suggère une rapide assimilation qui se prolongera jusqu’en 1890.

Le sujet choisi - une chaumière bretonne bordée d’un mur de pierres fermé par une barrière fortement ajourée - apparaît comme un des archétypes du paysage rural de la Cornouaille. Le motif de la barrière se retrouvera fréquemment dans des œuvres peintes au Pouldu par Gauguin ou Sérusier quelques années plus tard. Mais, contrairement aux créations rutilantes de ces derniers, l’atmosphère qui se dégage de ce dessin est nettement plus méditative. L’effet général semble, en effet, dominé par des harmonies oscillant entre les gris argentés du ciel et les discrets vert-orangé de la prairie sèche du premier plan. L’absence de figures accentue cette ambiance contemplative qui rejoint des préoccupations symbolistes répandues chez de nombreux artistes s’exerçant à la pratique du paysage comme Alexandre Séon ou Charles Guilloux.

Oeuvre en réserves