Agrandir l'image JPG 302Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Restaurations récentes accrochées dans le hall

Collections

Publié le

Restaurations récentes

Le musée mène une politique de restaurations dynamique qui porte depuis quelques années sur le fonds ancien français, italien et hollandais. En témoignent cinq oeuvres qui datent des XVIIe/XVIIIe siècles et font l'objet d'études documentaires et de réattributions. Retour sur ces dossiers qui n'ont pas fini de nous interroger. Ces oeuvres sont en réserves pour quelques temps.

"Bacchus et Ariane" de Sébastien Bourdon

Connue sous le titre commode de Bacchanales et attribuée généreusement à Nicolas Poussin, cette grande toile est en réalité un pastiche des compositions néo-vénitiennes de ce dernier que l’on doit rendre aujourd’hui à Sébastien Bourdon. Il en existe une autre version de format quasi-identique conservée au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. C’est d’ailleurs grâce à cette dernière que le titre exact de notre tableau a pu être rétabli, soit l’épisode fameux de la rencontre d’Ariane avec Bacchus après l’abandon de Thésée dont on distingue sur la droite le navire fuyant au large. Cette belle composition mythologique dont l’état était malheureusement gâté par de nombreux repeints débordants ainsi que par des soulèvements importants a retrouvé de son brio grâce aux interventions patientes et averties de la restauratrice Françoise Le Corre. Malgré les usures, l’animation colorée de cette énergique sarabande prévaut et permet aujourd’hui de mieux goûter l’hommage savoureux de Bourdon à la célèbre Bacchanale des Andriens de Titien autant que les citations nombreuses tirées d’œuvres de Poussin comme l’Enfance de Bacchus.

"La Diseuse de bonne aventure" d'un anonyme italien

Ce tableau portait une généreuse attribution à Velázquez. On se contentera plus prudemment de rattacher cette œuvre au cercle des artistes napolitains d’obédience caravagesque. Son état de surface, très empoussiéré et avec un vernis fortement oxydé ne permettait plus d’en apprécier les franches qualités. Grâce aux interventions conjuguées de Gwenola Corbin et Françoise Le Corre, la belle texture des carnations du visage a retrouvé une jouvence qui renforce l’humanité de cette tête méditative. Par ailleurs, la couverture réalisée en imagerie scientifique par le laboratoire Arc’Antique permet d’indiquer qu’il s’agit d’une étude autonome et non d’un fragment d’une composition plus complexe.

"Bas-reliefs antiques déposés dans une grotte" d'Henry Ferguson

Autrefois attribué à Jacques Philippe Caresme, ce tableau relève désormais de la main d'Henry Ferguson, artiste méconnu aux oeuvres pourtant conservées à travers le monde. Il a seulement été redécouvert en 2000.
Ce peintre de paysages de ruines est d'origine hollandaise, actif en France et en Angleterre. Son père était un peintre animalier d'origine écossaise. Henry fait partie de la génération qui, marquée par le vaste chantier de fouilles qu'était Rome, utilise les lignes des vestiges et monuments antiques qu'elle place dans ses paysages pour structurer leurs compositions, travaillant probablement à partir de relevés faits sur place.
Ce tableau a subi plusieurs étapes pour sa restauration : mise en place d'un nouveau châssis, retrait des facing ainsi que de la toile de rentoilage, dévernissage et application d'un nouveau vernis, quelques réintégrations sur des usures et repeints. 

"Portrait de femme" de Ferdinand Voet (?)

Autrefois attribuée à Hyacinthe Rigaud, ce portrait a été analysé comme pouvant plutôt être de la main de Ferdinand Voet (1639-1669), portraitiste baroque flamand.

"L'Ecrivain public" (?) d'un anonyme français du XVIIe siècle

Autrefois nommé "Portrait d’un seigneur du temps de Louis XIV" puis "Homme de loi" avant ce titre donné au XIXe siècle "Un Ecrivain public", la restauration n'a pas permis de lever le mystère mais révèle une iconographie extraordinairement riche et curieuse. Le mystère reste entier...