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Pierre Tal Coat (1905-1985) "Le Port de Doëlan", 1935-1940 - Huile sur toile, 1.02 x 1.02 m - Musée des beaux-arts de Quimper © Bernard Galeron / Paris, ADAGP, 2025

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Un legs d'une oeuvre de Pierre Tal-Coat

Ce grand paysage fait écho à la vue du site par Francis Gruber que conserve également le musée et vient enrichir la séquence sur Tal-Coat, marquant un jalon dans sa carrière entre figuration et abstraction.

Depuis 1987, le musée conserve en dépôt une œuvre de Pierre Tal Coat, Le Port de Doëlan datée de 1940. Quelques années plus tard, le dépôt d’une œuvre de Francis Gruber a été sollicité au MNAM décrivant le même site avec un point de vue plus resserré. Gruber avait été invité à séjourner à Doëlan, par Tal Coat à la fin des années 1930. Ce dernier, fin connaisseur de ce petit coin du Finistère, et pour cause, il est né à Clohars-Carnoët, habitait l’ancienne maison du Père Tonnerre. Cette demeure, proche du  « phare amont » sur la rive droite de la ria, permettait d’observer le paysage depuis la terre ferme jusque vers le large de l’océan. Il est frappant de constater la similitude des points de vue adoptée par Gruber et Tal Coat dans cette nouvelle œuvre intégrant les collections, provenant du legs Gilbert Le Meur. On retrouve maisons, verger et phare traités avec le même souci d’un dessin anguleux étirant les volumes. Plaçant la ligne d’horizon à peu près au milieu de la toile, Tal Coat tire le meilleur parti de son format carré. Le ciel prend une importance centrale dans la composition, tant par son ampleur que par l’originalité du traitement réservé aux nuages traversés de zébrures lacérant parfois leurs contours. Non loin du « phare aval », on retrouve la célèbre maison rose construite en 1904 qui est devenue après-guerre un véritable symbole du port de Doëlan. Pour l’anecdote, elle appartenait au donateur Gilbert Le Meur qui s’est donc attaché à rassembler des œuvres décrivant ce site. Une datation entre les années 1935 et 1940 correspondant au mouvement Force Nouvelle auquel adhère Tal Coat semble juste. Par l’ambition de son format, ses qualités plastiques et son iconographie, ce grand paysage s’impose comme un jalon permettant de suivre l’évolution d’un artiste qui privilégiera à la fin de sa carrière l’absence de sujet et les grandes plages monochromes. Cette dernière période abstraite est fort bien illustrée dans nos collections grâce aux dépôts du musée d’Orsay issus de la collection Philippe Meyer.