Art des 20e et 21e siècles

DE VACHE DE MER EN VACHE D'ÉCUME

René DUVILLIER (1919-2002)

1955

Agrandir l'image jpg 112Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
René Duvillier (1919–2002) "De vache de mer en vache d’écume", 1955, huile sur toile, 40 x 80 cm, musée des beaux-arts de Quimper © ADAGP, Paris

Huile sur toile

2011-1-1

Achat auprès de la galerie l'Or du Temps, Paris en 2011

H. 39,5 cm - L. 80cm

Duvillier, c’est le « poète des éléments »

Cette citation de Charles Estienne résume à elle seule l’œuvre de René Duvillier De vache de mer en vache d’écume  que le musée a acquise en 2011 auprès d’une galerie  parisienne.

C’est en 1952 que René Duvillier rencontre Charles Estienne qui vient de publier L’art est-il un académisme ? (1950)  dans lequel il fustige l’abstraction géométrique qu’il juge froide et austère. Une grande complicité se noue entre les deux hommes. Le critique d’art, chantre de l’abstraction lyrique et Breton de cœur, invite en 1954 le peintre, né à Oyonnax, à Argenton sur la côte nord du Finistère. C’est sa première découverte de l’océan, une découverte qui va bouleverser sa peinture. Séjournant en même temps que Degottex et Poliakoff, Duvillier campe avec ses enfants sur les dunes, au plus près du sable et du fracas des vagues. Le spectacle le fascine voire le panique, tout son corps s’émeut face à cette nature étourdissante. Il adopte alors le précepte défendu par Charles Estienne, suite à la lecture de Kandinsky, d’un art fortement lié à la nature, de la force de l’art dépendant de la force de la nature.

Dans cette huile sur toile aux dimensions modestes, Duvillier parvient à faire ressentir l’espace pictural et l’ampleur du geste. Les enroulements de bleu et violet incarnent le choc des vagues tandis que le surgissement du blanc de la réserve de la toile évoque cette obsession du gouffre, ce vertige du vide que Duvillier associe à sa quête profonde d’identité.Telles des gouttes d’eau qui chutent et se désintègrent l’une après l’autre sur la feuille , les couleurs s’épanchent sur la toile et emportent le spectateur dans le tourbillon des embruns. Le titre sibyllin entretient le mystère et un certain onirisme :

Le spectacles de la nature externe et interne conduisent son inspiration. Voit-il des chevaux  se baigner dans la mer et c’est l’équipage de Neptune qui, une nouvelle fois, sort des flots. Aperçoit-il les cornes des vaches bretonnes se profiler près du rivage, et ce sont les diables de mer qui le hantent.

Par l’intermédiaire d’Estienne, Duvillier rencontre André Breton et expose en 1955 ses toiles de mer inspirées de son séjour finistérien à la galerie A l’Etoile scellée du 11 rue Pré-aux-clercs. Peu à peu, l’artiste s’éloigne de Charles Estienne mais l’extase éprouvée en 1954 devant le panorama grandiose de la mer continue à guider sa peinture.

Art des 20e et 21e siècles

DE VACHE DE MER EN VACHE D'ÉCUME

René DUVILLIER (1919-2002)

1955

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René Duvillier (1919–2002) "De vache de mer en vache d’écume", 1955, huile sur toile, 40 x 80 cm, musée des beaux-arts de Quimper © ADAGP, Paris

Huile sur toile

2011-1-1

Achat auprès de la galerie l'Or du Temps, Paris en 2011

H. 39,5 cm - L. 80cm

Duvillier, c’est le « poète des éléments »

Cette citation de Charles Estienne résume à elle seule l’œuvre de René Duvillier De vache de mer en vache d’écume  que le musée a acquise en 2011 auprès d’une galerie  parisienne.

C’est en 1952 que René Duvillier rencontre Charles Estienne qui vient de publier L’art est-il un académisme ? (1950)  dans lequel il fustige l’abstraction géométrique qu’il juge froide et austère. Une grande complicité se noue entre les deux hommes. Le critique d’art, chantre de l’abstraction lyrique et Breton de cœur, invite en 1954 le peintre, né à Oyonnax, à Argenton sur la côte nord du Finistère. C’est sa première découverte de l’océan, une découverte qui va bouleverser sa peinture. Séjournant en même temps que Degottex et Poliakoff, Duvillier campe avec ses enfants sur les dunes, au plus près du sable et du fracas des vagues. Le spectacle le fascine voire le panique, tout son corps s’émeut face à cette nature étourdissante. Il adopte alors le précepte défendu par Charles Estienne, suite à la lecture de Kandinsky, d’un art fortement lié à la nature, de la force de l’art dépendant de la force de la nature.

Dans cette huile sur toile aux dimensions modestes, Duvillier parvient à faire ressentir l’espace pictural et l’ampleur du geste. Les enroulements de bleu et violet incarnent le choc des vagues tandis que le surgissement du blanc de la réserve de la toile évoque cette obsession du gouffre, ce vertige du vide que Duvillier associe à sa quête profonde d’identité.Telles des gouttes d’eau qui chutent et se désintègrent l’une après l’autre sur la feuille , les couleurs s’épanchent sur la toile et emportent le spectateur dans le tourbillon des embruns. Le titre sibyllin entretient le mystère et un certain onirisme :

Le spectacles de la nature externe et interne conduisent son inspiration. Voit-il des chevaux  se baigner dans la mer et c’est l’équipage de Neptune qui, une nouvelle fois, sort des flots. Aperçoit-il les cornes des vaches bretonnes se profiler près du rivage, et ce sont les diables de mer qui le hantent.

Par l’intermédiaire d’Estienne, Duvillier rencontre André Breton et expose en 1955 ses toiles de mer inspirées de son séjour finistérien à la galerie A l’Etoile scellée du 11 rue Pré-aux-clercs. Peu à peu, l’artiste s’éloigne de Charles Estienne mais l’extase éprouvée en 1954 devant le panorama grandiose de la mer continue à guider sa peinture.

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