Arts graphiques

VIEILLARD REGARDANT À LA LUNETTE

Jean-Baptiste LEPRINCE (1734-1781)

Vers 1773

Agrandir l'image jpg 121Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Jean-Baptiste Leprince "Vieillard regardant à la lunette", vers 1773, dessin à la sanguine sur papier

Dessin à la sanguine sur papier

873-2-42

Legs de Silguy, 1864

H. 33 cm - L. 21,5 cm

Elève de Boucher puis de Vien, Leprince eut toute sa vie le goût des voyages. Après un séjour en Italie (1754-56), il partit ensuite pour la Hollande (1758) afin d'étudier la peinture de genre et de là, gagna la Russie qu'il parcourut en tous sens de 1758 à 1763, poussant jusqu'à la Finlande et la Sibérie.

Ses dessins témoignent d'une grande liberté qui le rapproche de Fragonard avec lequel il fut souvent confondu. Ce dessin est une étude pour la figure principale du vieil époux dans le tableau intitulé Une jeune Femme fait essayer à son Epoux des lunettes qu'un jeune Marchand vient lui offrir et exposé au Salon de 1773 sous le n° 49 (cette peinture est aujourd'hui conservée au musée de Baltimore sous le titre L'Astrologue). Leprince, alors peintre du roi et conseiller à l'Académie, exposa cette année-là une dizaine de tableaux illustrant divers sujets. Le tableau, comme son pendant, La Consultation, appartenant également au duc de Chartres, fut unanimement loué par la critique qui en apprécia "l'imagination gaie et spirituelle".

Cette composition fut gravée en 1776 par I.S. Helman, graveur du duc de Chartres, sous le titre Le Marchand de lunettes. Caractéristique de l'esprit licencieux du siècle et de son goût du marivaudage, la composition d'ensemble représente un vieil époux essayant une lunette d'approche, allusion au goût des sciences de l'époque, tandis que derrière lui, sa jeune femme se fait galamment lutiner par un jeune marchand.

La sensualité de la scène située dans le cadre intime d'un boudoir est renforcée par la présence, dans le fond, du lit à la polonaise qui invite discrètement aux plaisirs de l'alcôve. Si l'œuvre qui introduit certains éléments russes (comme le samovar) rappelle encore par son thème la sensibilité rocaille, elle annonce aussi déjà le nouveau classicisme que traduit le décor d'architecture d'inspiration antique.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

Arts graphiques

VIEILLARD REGARDANT À LA LUNETTE

Jean-Baptiste LEPRINCE (1734-1781)

Vers 1773

Agrandir l'image jpg 121Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Jean-Baptiste Leprince "Vieillard regardant à la lunette", vers 1773, dessin à la sanguine sur papier

Dessin à la sanguine sur papier

873-2-42

Legs de Silguy, 1864

H. 33 cm - L. 21,5 cm

Elève de Boucher puis de Vien, Leprince eut toute sa vie le goût des voyages. Après un séjour en Italie (1754-56), il partit ensuite pour la Hollande (1758) afin d'étudier la peinture de genre et de là, gagna la Russie qu'il parcourut en tous sens de 1758 à 1763, poussant jusqu'à la Finlande et la Sibérie.

Ses dessins témoignent d'une grande liberté qui le rapproche de Fragonard avec lequel il fut souvent confondu. Ce dessin est une étude pour la figure principale du vieil époux dans le tableau intitulé Une jeune Femme fait essayer à son Epoux des lunettes qu'un jeune Marchand vient lui offrir et exposé au Salon de 1773 sous le n° 49 (cette peinture est aujourd'hui conservée au musée de Baltimore sous le titre L'Astrologue). Leprince, alors peintre du roi et conseiller à l'Académie, exposa cette année-là une dizaine de tableaux illustrant divers sujets. Le tableau, comme son pendant, La Consultation, appartenant également au duc de Chartres, fut unanimement loué par la critique qui en apprécia "l'imagination gaie et spirituelle".

Cette composition fut gravée en 1776 par I.S. Helman, graveur du duc de Chartres, sous le titre Le Marchand de lunettes. Caractéristique de l'esprit licencieux du siècle et de son goût du marivaudage, la composition d'ensemble représente un vieil époux essayant une lunette d'approche, allusion au goût des sciences de l'époque, tandis que derrière lui, sa jeune femme se fait galamment lutiner par un jeune marchand.

La sensualité de la scène située dans le cadre intime d'un boudoir est renforcée par la présence, dans le fond, du lit à la polonaise qui invite discrètement aux plaisirs de l'alcôve. Si l'œuvre qui introduit certains éléments russes (comme le samovar) rappelle encore par son thème la sensibilité rocaille, elle annonce aussi déjà le nouveau classicisme que traduit le décor d'architecture d'inspiration antique.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

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