École française 19e siècle

LA MORT DE DEMOSTHÈNE

Michel-Martin DROLLING (1786-1851)

1806

Agrandir l'image jpg 125Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Michel-Martin Drolling (1786-1851) La Mort de Démosthène, 1806, huile sur toile, 113 x 145,5 cm © musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur toile

873-1-772

Legs de Silguy, 1864

H. 113 cm - L. 145,5 cm

Drolling apprend son art chez son père puis auprès de David. Pur produit du néoclassicisme, il obtient le Grand Prix de Rome en 1810 avec une peinture intitulée La Colère d’Achille. Il a surtout représenté des thèmes héroïques et dramatiques mais s’est aussi consacré à la peinture religieuse, décorative et au portrait.

Drolling a puisé son inspiration dans les Vies parallèles de l’écrivain grec Plutarque (vers 50-vers 125). Cet ouvrage raconte l’existence de Démosthène (384-322 avant J.C.), grand homme politique et orateur athénien, champion de l’indépendance de la Grèce. De retour d’exil, après l’échec de son ultime tentative d’insurrection contre Alexandre, Démosthène se retire dans le temple de Poséïdon situé sur l’île de Calauria. Il refuse de se rendre à l’armée du général macédonien Antipastros et préfère se donner la mort plutôt que de se livrer à l’armée qui arrive dans le palais. Drolling représente le moment crucial de la dernière harangue de Démosthène aux soldats thraciens venus l’arrêter, alors qu’il a déjà absorbé le poison mortel.

Ce tableau emprunte aux chefs-d’œuvre davidiens tous les stéréotypes néoclassiques : traitement du sujet en frise ; rigueur quasi mathématique de l’ordonnance rythmée par la colonne centrale séparant les deux groupes ; sévérité du décor dans le goût épuré de l’antique ; théâtralité des attitudes figées dans une sorte d’instantané cinématographique ; goût pour les détails « archéologiques » comme ceux de l’architecture ou des costumes des soldats. Le peintre joue de plusieurs effets pour accentuer l’impression : il oppose le blanc du corps de Démosthène, habillé d’un drap blanc, tel un linceul, au rouge de Archias, symbole de la vie ; il joue sur les lignes, en particulier celle du bras accusateur, qui accompagne la parole et fait reculer le soldat.

Ce thème de « l’exemplum virtutis » ou du sacrifice patriotique est l’un des plus en faveur dans le mouvement néoclassique. Il figure parmi les sujets recommandés aux artistes par la Direction des Bâtiments du roi dès 1755. Il sera repris sous la Révolution et sous l’Empire, l’œuvre de Drolling datant de 1806.

École française 19e siècle

LA MORT DE DEMOSTHÈNE

Michel-Martin DROLLING (1786-1851)

1806

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Michel-Martin Drolling (1786-1851) La Mort de Démosthène, 1806, huile sur toile, 113 x 145,5 cm © musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur toile

873-1-772

Legs de Silguy, 1864

H. 113 cm - L. 145,5 cm

Drolling apprend son art chez son père puis auprès de David. Pur produit du néoclassicisme, il obtient le Grand Prix de Rome en 1810 avec une peinture intitulée La Colère d’Achille. Il a surtout représenté des thèmes héroïques et dramatiques mais s’est aussi consacré à la peinture religieuse, décorative et au portrait.

Drolling a puisé son inspiration dans les Vies parallèles de l’écrivain grec Plutarque (vers 50-vers 125). Cet ouvrage raconte l’existence de Démosthène (384-322 avant J.C.), grand homme politique et orateur athénien, champion de l’indépendance de la Grèce. De retour d’exil, après l’échec de son ultime tentative d’insurrection contre Alexandre, Démosthène se retire dans le temple de Poséïdon situé sur l’île de Calauria. Il refuse de se rendre à l’armée du général macédonien Antipastros et préfère se donner la mort plutôt que de se livrer à l’armée qui arrive dans le palais. Drolling représente le moment crucial de la dernière harangue de Démosthène aux soldats thraciens venus l’arrêter, alors qu’il a déjà absorbé le poison mortel.

Ce tableau emprunte aux chefs-d’œuvre davidiens tous les stéréotypes néoclassiques : traitement du sujet en frise ; rigueur quasi mathématique de l’ordonnance rythmée par la colonne centrale séparant les deux groupes ; sévérité du décor dans le goût épuré de l’antique ; théâtralité des attitudes figées dans une sorte d’instantané cinématographique ; goût pour les détails « archéologiques » comme ceux de l’architecture ou des costumes des soldats. Le peintre joue de plusieurs effets pour accentuer l’impression : il oppose le blanc du corps de Démosthène, habillé d’un drap blanc, tel un linceul, au rouge de Archias, symbole de la vie ; il joue sur les lignes, en particulier celle du bras accusateur, qui accompagne la parole et fait reculer le soldat.

Ce thème de « l’exemplum virtutis » ou du sacrifice patriotique est l’un des plus en faveur dans le mouvement néoclassique. Il figure parmi les sujets recommandés aux artistes par la Direction des Bâtiments du roi dès 1755. Il sera repris sous la Révolution et sous l’Empire, l’œuvre de Drolling datant de 1806.

Clin d'oeil : l'oeuvre incarnée

Lors d'une Nuit des musées, le photographe Thibault Toulemonde a installé son studio au musée le temps d'une soirée. Les visiteurs se sont prêtés au jeu du mime des oeuvres.

Informations annexes au site