LA SAINTE FAMILLE
1ère moitié du XVIIe
Huile sur bois
873-1-42
Legs de Silguy, 1864
H. 95 cm - L. 67 cm
Dans son style et son esprit, ce tableau est de filiation caravagesque. S’y retrouvent en effet la lumière directe à source externe, les jeux de contrastes marqués qui accordent aux figures une certaine puissance plastique, les tons bruns dominants, le recours au fond neutre et sombre. Le thème religieux est par ailleurs abordé d’une façon profondément humaine et très expressive, nous donnant à voir une image d’amour entre une mère et son fils. Marie, dans un beau déhanché, penche l’Enfant vers nous comme pour nous le présenter ; celui-ci s’accroche à elle et tous deux se tiennent la main avec, dans les yeux, une infinie tendresse. Le corps de l’Enfant, coupé par le cadre, crée une proximité avec le spectateur, qui pénètre ainsi l’intimité de la scène. Seul Joseph semble en être exclu ; placé en arrière-plan, il affiche une expression mélancolique qui présage de la future Passion du Christ. Le thème de la Sainte Famille, pour le moins galvaudé en cette Italie du XVIIe siècle, est ici dénué de toute solennité mais interprété avec beaucoup de sensibilité.
Les caractéristiques de ce panneau semblent nous renvoyer à Naples, où les peintres développèrent un style très influencé par le Caravage après le passage de ce dernier dans la ville, en 1606-1607. D’un style et d’une mise en page qui rappellent certains éléments du langage des plus éminents représentants du caravagisme napolitain, parmi lesquels Giovanni Battista Caracciolo (1578-1635) ou Massimo Stanzione (1585-1656), l’œuvre garde néanmoins toute sa personnalité. Il peut s’agir d’une création de l’un de leurs disciples, Giovanni Battista Spinelli. Bien moins connu en tant que peintre que comme dessinateur, Spinelli s’est récemment vu attribuer par la critique quelques tableaux dont certains montrent des affinités avec celui du musée de Quimper : les traits du visage de la Vierge, son expression douce et légèrement souriante, sa coiffure aussi, au drapé savamment enroulé et défini à traits fins parallèles. Il faut cependant prudence garder sur cette attribution tant que la production picturale de Spinelli ne sera pas mieux connue.
Mylène Allano, historienne de l'art
LA SAINTE FAMILLE
1ère moitié du XVIIe
Huile sur bois
873-1-42
Legs de Silguy, 1864
H. 95 cm - L. 67 cm
Dans son style et son esprit, ce tableau est de filiation caravagesque. S’y retrouvent en effet la lumière directe à source externe, les jeux de contrastes marqués qui accordent aux figures une certaine puissance plastique, les tons bruns dominants, le recours au fond neutre et sombre. Le thème religieux est par ailleurs abordé d’une façon profondément humaine et très expressive, nous donnant à voir une image d’amour entre une mère et son fils. Marie, dans un beau déhanché, penche l’Enfant vers nous comme pour nous le présenter ; celui-ci s’accroche à elle et tous deux se tiennent la main avec, dans les yeux, une infinie tendresse. Le corps de l’Enfant, coupé par le cadre, crée une proximité avec le spectateur, qui pénètre ainsi l’intimité de la scène. Seul Joseph semble en être exclu ; placé en arrière-plan, il affiche une expression mélancolique qui présage de la future Passion du Christ. Le thème de la Sainte Famille, pour le moins galvaudé en cette Italie du XVIIe siècle, est ici dénué de toute solennité mais interprété avec beaucoup de sensibilité.
Les caractéristiques de ce panneau semblent nous renvoyer à Naples, où les peintres développèrent un style très influencé par le Caravage après le passage de ce dernier dans la ville, en 1606-1607. D’un style et d’une mise en page qui rappellent certains éléments du langage des plus éminents représentants du caravagisme napolitain, parmi lesquels Giovanni Battista Caracciolo (1578-1635) ou Massimo Stanzione (1585-1656), l’œuvre garde néanmoins toute sa personnalité. Il peut s’agir d’une création de l’un de leurs disciples, Giovanni Battista Spinelli. Bien moins connu en tant que peintre que comme dessinateur, Spinelli s’est récemment vu attribuer par la critique quelques tableaux dont certains montrent des affinités avec celui du musée de Quimper : les traits du visage de la Vierge, son expression douce et légèrement souriante, sa coiffure aussi, au drapé savamment enroulé et défini à traits fins parallèles. Il faut cependant prudence garder sur cette attribution tant que la production picturale de Spinelli ne sera pas mieux connue.
Mylène Allano, historienne de l'art
Clin d'oeil : l'oeuvre incarnée
Lors de l'événement participatif "Le musée recopié" de l'Ecole Parallèle Imaginaire, en mai 2018, les copistes ont dessiné l'oeuvre de leur choix puis avec d'autres copistes ou visiteurs ont incarné celle-ci de manière créative.