École italienne et espagnole

TÊTE DE VIEILLARD LISANT

Anonyme, Maître de l'annonce aux bergers (?)

1ère moitié du XVIIe siècle

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Maître de l'Annonce aux bergers (?) Tête de Vieillard lisant, XVIIe, huile sur toile, 53,6 x 41 cm © musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur toile

873-1-320

Legs de Silguy, 1864

H. 53,6 cm - L. 41 cm

Le catalogue de la collection de Jean-Marie de Silguy établi en 1873 associe une cinquantaine de peintures à l'école espagnole. Parmi elles, la Tête de vieillard lisant est attribuée au grand peintre du foyer napolitain du XVIIe siècle, Jusepe de Ribera. 

Peu documentée et jamais exposée, cette huile sur toile nécessitait une intervention afin de remédier aux altérations du temps. En 2014, l'œuvre rejoint les ateliers du C2RMF  où elle est soumise aux méthodes de l'imagerie scientifique, telles que la photographie ultra-violet ou la radiographie, puis restaurée.

A la lumière de ce travail, l'expertise des conservateurs Pierre Curie et Eric Pagliano a remis en question l'attribution à Jusepe de Ribera, les deux spécialistes penchant davantage pour une œuvre de la main du Maître de l'annonce aux bergers, actif à Naples entre 1630 et 1650. Cet artiste, encore anonyme malgré de nombreuses tentatives d'identification, a gravité autour du grand maître espagnol, dont il a retenu le puissant naturalisme.

Le Maître de l'annonce aux bergers aimait à choisir ses modèles parmi les gens de la campagne. Dans Tête de vieillard lisant, le réalisme est saisissant. Par un cadrage resserré, l'artiste nous confronte avec force à ce portrait d'homme émergeant de la pénombre, le regard pieusement baissé vers un feuillet. La lumière, d'inspiration caravagesque, saisit théâtralement les traits de ce vieillard, le révélant dans toute son humanité. L'emploi de tons terreux, caractéristiques des œuvres du Maître de l'annonce aux bergers, intensifie la rusticité de l'atmosphère. La touche, elle, est vigoureuse et se pare d'une facture épaisse, en témoignage de l'influence de la peinture vénitienne dans le foyer napolitain.

La redécouverte de cette peinture à travers la restauration s'inscrit dans une démarche d'étude et de valorisation du  fonds originel du musée des beaux-arts de Quimper. Avec Tête de vieillard lisant, les murs s'enrichissent d'une nouvelle évocation du courant naturaliste qui fleurit à Naples au XVIIe siècle.     

Alizée Le Pannerer

École italienne et espagnole

TÊTE DE VIEILLARD LISANT

Anonyme, Maître de l'annonce aux bergers (?)

1ère moitié du XVIIe siècle

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Maître de l'Annonce aux bergers (?) Tête de Vieillard lisant, XVIIe, huile sur toile, 53,6 x 41 cm © musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur toile

873-1-320

Legs de Silguy, 1864

H. 53,6 cm - L. 41 cm

Le catalogue de la collection de Jean-Marie de Silguy établi en 1873 associe une cinquantaine de peintures à l'école espagnole. Parmi elles, la Tête de vieillard lisant est attribuée au grand peintre du foyer napolitain du XVIIe siècle, Jusepe de Ribera. 

Peu documentée et jamais exposée, cette huile sur toile nécessitait une intervention afin de remédier aux altérations du temps. En 2014, l'œuvre rejoint les ateliers du C2RMF  où elle est soumise aux méthodes de l'imagerie scientifique, telles que la photographie ultra-violet ou la radiographie, puis restaurée.

A la lumière de ce travail, l'expertise des conservateurs Pierre Curie et Eric Pagliano a remis en question l'attribution à Jusepe de Ribera, les deux spécialistes penchant davantage pour une œuvre de la main du Maître de l'annonce aux bergers, actif à Naples entre 1630 et 1650. Cet artiste, encore anonyme malgré de nombreuses tentatives d'identification, a gravité autour du grand maître espagnol, dont il a retenu le puissant naturalisme.

Le Maître de l'annonce aux bergers aimait à choisir ses modèles parmi les gens de la campagne. Dans Tête de vieillard lisant, le réalisme est saisissant. Par un cadrage resserré, l'artiste nous confronte avec force à ce portrait d'homme émergeant de la pénombre, le regard pieusement baissé vers un feuillet. La lumière, d'inspiration caravagesque, saisit théâtralement les traits de ce vieillard, le révélant dans toute son humanité. L'emploi de tons terreux, caractéristiques des œuvres du Maître de l'annonce aux bergers, intensifie la rusticité de l'atmosphère. La touche, elle, est vigoureuse et se pare d'une facture épaisse, en témoignage de l'influence de la peinture vénitienne dans le foyer napolitain.

La redécouverte de cette peinture à travers la restauration s'inscrit dans une démarche d'étude et de valorisation du  fonds originel du musée des beaux-arts de Quimper. Avec Tête de vieillard lisant, les murs s'enrichissent d'une nouvelle évocation du courant naturaliste qui fleurit à Naples au XVIIe siècle.     

Alizée Le Pannerer

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