Peintures d'inspiration bretonne

LA PROCESSION OU LE PARDON DE SAINT CADO

Louis-Marie DÉSIRÉ-LUCAS (1869-1949)

1909

Agrandir l'image jpg 116Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Louis-Marie Désiré-Lucas (1869-1949) La Procession de Saint Cado, 1909, huile sur toile, 2015 x 300 cm © musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur toile

2013-0-45

Dépôt de l'État en 1909 ; Transfert de propriété de l'Etat à la Ville de Quimper en 2013

H. 205 cm - L. 300 cm

Grâce à une bourse de la Ville de Brest, le jeune Désiré-Lucas est admis à l'École des Beaux-Arts de Paris en 1891 et fréquente en parallèle l'atelier Julian. Mais après un échec cuisant au Salon de 1896, il rejoint la Bretagne sur les conseils de Gustave Moreau et s'installe dans le Morbihan. Il commence à se passionner pour les scènes paysannes, la vie quotidienne et les traditions populaires dont il fait le sujet et l'étude de ses tableaux. Le Pardon de Saint Cado appartient à cette veine bretonne. Exposé au Salon des Artistes français, le tableau décrit le pardon de saint Cado, qui se déroule encore aujourd'hui le troisième dimanche de septembre, sur une île du Morbihan, entre Lorient et Vannes. Fils de roi, Cado, fondateur du monastère de Lancarvan au Pays de Galles, s'était installé en Bretagne après avoir fui son pays. Il fit construire une chaussée qui devait permettre aux fidèles d'accéder à l'île sans danger. En butte à des difficultés pour mener à bien son projet, il fit appel au Diable qui accepta de lui venir en aide à condition d'obtenir en offrande  le premier être vivant traversant le pont. Le Malin souhaitait s'emparer ainsi de l'âme du saint homme mais Cado déjoua les plans du Diable en lançant sur le pont un chat sorti de son manteau. Hérité de ce récit, le culte de saint Cado est toujours vivace. Au début du XXe siècle,  la procession quittait l'église paroissiale de Belz pour rejoindre, sur la place du village, celle qui partait de l'île. Les deux processions se dirigeaient alors au son des cantiques vers la chapelle où était célébrée la messe, avant que les pèlerins fassent le tour de l'île, précédés de la statue du saint et des bateaux votifs portés par les marins.

Désiré-Lucas a consacré plusieurs tableaux à ce pardon. Ici, des bannières précèdent les pèlerins qui cheminent sur la digue et s'avancent vers la chapelle basse. La foule, féminine et pieuse, vue de dos, avance par petits groupes, la tête penchée, en signe de recueillement. Les femmes, en costumes de velours noir et tabliers de couleurs, portent la coiffe du pays d'Auray et tiennent par la main les plus jeunes enfants, tandis que leurs aînés tiennent les cierges ou les cordons des bannières et chantent à l'avant du cortège. Rompant avec la peinture sombre dans laquelle il s'était longtemps cantonné, l'artiste cherche ici à travailler sur l'espace et la couleur, éclaircit sa palette et joue sur les contrastes et les empâtements. La blancheur des coiffes donne à la toile une lumière nouvelle tandis que les mâts des bateaux rythment la scène par une série d'obliques qui tranchent la monotonie du cortège et l'accompagnent dans un mouvement continu créant la perspective.

Peintures d'inspiration bretonne

LA PROCESSION OU LE PARDON DE SAINT CADO

Louis-Marie DÉSIRÉ-LUCAS (1869-1949)

1909

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Louis-Marie Désiré-Lucas (1869-1949) La Procession de Saint Cado, 1909, huile sur toile, 2015 x 300 cm © musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur toile

2013-0-45

Dépôt de l'État en 1909 ; Transfert de propriété de l'Etat à la Ville de Quimper en 2013

H. 205 cm - L. 300 cm

Grâce à une bourse de la Ville de Brest, le jeune Désiré-Lucas est admis à l'École des Beaux-Arts de Paris en 1891 et fréquente en parallèle l'atelier Julian. Mais après un échec cuisant au Salon de 1896, il rejoint la Bretagne sur les conseils de Gustave Moreau et s'installe dans le Morbihan. Il commence à se passionner pour les scènes paysannes, la vie quotidienne et les traditions populaires dont il fait le sujet et l'étude de ses tableaux. Le Pardon de Saint Cado appartient à cette veine bretonne. Exposé au Salon des Artistes français, le tableau décrit le pardon de saint Cado, qui se déroule encore aujourd'hui le troisième dimanche de septembre, sur une île du Morbihan, entre Lorient et Vannes. Fils de roi, Cado, fondateur du monastère de Lancarvan au Pays de Galles, s'était installé en Bretagne après avoir fui son pays. Il fit construire une chaussée qui devait permettre aux fidèles d'accéder à l'île sans danger. En butte à des difficultés pour mener à bien son projet, il fit appel au Diable qui accepta de lui venir en aide à condition d'obtenir en offrande  le premier être vivant traversant le pont. Le Malin souhaitait s'emparer ainsi de l'âme du saint homme mais Cado déjoua les plans du Diable en lançant sur le pont un chat sorti de son manteau. Hérité de ce récit, le culte de saint Cado est toujours vivace. Au début du XXe siècle,  la procession quittait l'église paroissiale de Belz pour rejoindre, sur la place du village, celle qui partait de l'île. Les deux processions se dirigeaient alors au son des cantiques vers la chapelle où était célébrée la messe, avant que les pèlerins fassent le tour de l'île, précédés de la statue du saint et des bateaux votifs portés par les marins.

Désiré-Lucas a consacré plusieurs tableaux à ce pardon. Ici, des bannières précèdent les pèlerins qui cheminent sur la digue et s'avancent vers la chapelle basse. La foule, féminine et pieuse, vue de dos, avance par petits groupes, la tête penchée, en signe de recueillement. Les femmes, en costumes de velours noir et tabliers de couleurs, portent la coiffe du pays d'Auray et tiennent par la main les plus jeunes enfants, tandis que leurs aînés tiennent les cierges ou les cordons des bannières et chantent à l'avant du cortège. Rompant avec la peinture sombre dans laquelle il s'était longtemps cantonné, l'artiste cherche ici à travailler sur l'espace et la couleur, éclaircit sa palette et joue sur les contrastes et les empâtements. La blancheur des coiffes donne à la toile une lumière nouvelle tandis que les mâts des bateaux rythment la scène par une série d'obliques qui tranchent la monotonie du cortège et l'accompagnent dans un mouvement continu créant la perspective.

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