Peintures d'inspiration bretonne

LES RÉVOLTES DE FOUESNANT RAMENÉS A QUIMPER PAR LA GARDE NATIONALE EN 1792

Jules Girardet (1856-1938)

1886-1887

Agrandir l'image jpg 266Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Jules Girardet (1856-1938) Les Révoltés de Fouesnant ramenés à Quimper par la Garde nationale en 1792, vers 1886-1887 - Huile sur toile, 1.57 x 2.21 m © Musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur toile

55-112

Achat auprès de l'artiste au Salon de 1887 avec l'aide de l'Etat

H. 158 cm - L. 221,5 cm

Jules Girardet appartient à une famille qui compte de nombreux peintres. Après des études classiques, il se spécialise dans la peinture d’histoire, se consacrant à des thèmes napoléoniens ou aux événements de la Commune et de la guerre franco-prussienne. Il obtient de nombreux succès, en particulier la médaille d’or à l’Exposition Universelle à Paris en 1900. L’importance qu’il accorde aux détails montre qu’il a beaucoup dessiné sur place. Outre quelques paysages et scènes de genre, on connaît de lui plusieurs évocations des guerres de Vendée et de la chouannerie (Le Général de Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent avec son armée en déroute, La Déroute de Cholet le 17 novembre 1793 ; Le Désastre de Quiberon le 21 juillet 1795, etc.), qui sont à la mode dans les années 1880-1890, après la célébration du centenaire de la Révolution.

Le 9 juillet 1792, le juge de paix Alain Nédellec pousse les paysans de Fouesnant à la révolte. Plus qu’une révolte face aux problèmes religieux, il s’agit d’une affaire personnelle, Nédellec refusant sa destitution, et d’une réaction face au recouvrement des impôts. Le peintre ne nous montre ni la violence des combats du lendemain ou l’arrestation des révoltés, mais leur retour à Quimper. Le convoi traverse le faubourg de Locmaria. Cette œuvre paraît au premier regard extrêmement simple car elle allie le sérieux documentaire dans le rendu du site et des costumes, et la vraisemblance historique. Elle offre tous les ingrédients susceptibles de retenir l’attention des visiteurs : l’ensemble architectural qui constitue une belle toile de fond ; la noblesse du « chef chouan » qui conserve toute sa dignité dans la défaite ; les femmes qui semblent n’éprouver aucune compassion tandis qu’un vieux « chouan » semble se cacher ; les costumes des femmes et enfants, ou les longs cheveux et « bragou braz » des hommes qui apportent la touche folklorique qui plaît alors.

Mais après cette première lecture, le doute s’installe quand on sait que le peintre a tout inventé. Les révoltés  sont ramenés à Quimper par la route habituelle, passant par Saint-Evarzec, descendant dans la vallée par le coteau Saint-Julien. Le meneur de la révolte, que l’on identifie clairement dans la peinture, a en fait réussi à s’échapper lors des combats et n’a été arrêté, seul, que le 2 décembre. Le peintre a été séduit par le site de Locmaria lors d’un séjour à Quimper durant l’été 1887 et l’a dessiné. A partir de ses études de costumes il a inventé une scène à partir de ce qui était plus un fait divers qu’un épisode de la Contre Révolution. Il ne prend parti ni pour les révoltés ni pour les forces de l’ordre. Peinte près d’un siècle après les événements, cette peinture d’histoire ressemble plutôt à une scène de genre. Elle a obtenu un succès considérable lors de sa présentation au salon de 1887. La ville de Quimper a tout fait pour acheter l’œuvre pour son musée, étalant la dépense sur quatre annuités.

Peintures d'inspiration bretonne

LES RÉVOLTES DE FOUESNANT RAMENÉS A QUIMPER PAR LA GARDE NATIONALE EN 1792

Jules Girardet (1856-1938)

1886-1887

Agrandir l'image jpg 266Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Jules Girardet (1856-1938) Les Révoltés de Fouesnant ramenés à Quimper par la Garde nationale en 1792, vers 1886-1887 - Huile sur toile, 1.57 x 2.21 m © Musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur toile

55-112

Achat auprès de l'artiste au Salon de 1887 avec l'aide de l'Etat

H. 158 cm - L. 221,5 cm

Jules Girardet appartient à une famille qui compte de nombreux peintres. Après des études classiques, il se spécialise dans la peinture d’histoire, se consacrant à des thèmes napoléoniens ou aux événements de la Commune et de la guerre franco-prussienne. Il obtient de nombreux succès, en particulier la médaille d’or à l’Exposition Universelle à Paris en 1900. L’importance qu’il accorde aux détails montre qu’il a beaucoup dessiné sur place. Outre quelques paysages et scènes de genre, on connaît de lui plusieurs évocations des guerres de Vendée et de la chouannerie (Le Général de Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent avec son armée en déroute, La Déroute de Cholet le 17 novembre 1793 ; Le Désastre de Quiberon le 21 juillet 1795, etc.), qui sont à la mode dans les années 1880-1890, après la célébration du centenaire de la Révolution.

Le 9 juillet 1792, le juge de paix Alain Nédellec pousse les paysans de Fouesnant à la révolte. Plus qu’une révolte face aux problèmes religieux, il s’agit d’une affaire personnelle, Nédellec refusant sa destitution, et d’une réaction face au recouvrement des impôts. Le peintre ne nous montre ni la violence des combats du lendemain ou l’arrestation des révoltés, mais leur retour à Quimper. Le convoi traverse le faubourg de Locmaria. Cette œuvre paraît au premier regard extrêmement simple car elle allie le sérieux documentaire dans le rendu du site et des costumes, et la vraisemblance historique. Elle offre tous les ingrédients susceptibles de retenir l’attention des visiteurs : l’ensemble architectural qui constitue une belle toile de fond ; la noblesse du « chef chouan » qui conserve toute sa dignité dans la défaite ; les femmes qui semblent n’éprouver aucune compassion tandis qu’un vieux « chouan » semble se cacher ; les costumes des femmes et enfants, ou les longs cheveux et « bragou braz » des hommes qui apportent la touche folklorique qui plaît alors.

Mais après cette première lecture, le doute s’installe quand on sait que le peintre a tout inventé. Les révoltés  sont ramenés à Quimper par la route habituelle, passant par Saint-Evarzec, descendant dans la vallée par le coteau Saint-Julien. Le meneur de la révolte, que l’on identifie clairement dans la peinture, a en fait réussi à s’échapper lors des combats et n’a été arrêté, seul, que le 2 décembre. Le peintre a été séduit par le site de Locmaria lors d’un séjour à Quimper durant l’été 1887 et l’a dessiné. A partir de ses études de costumes il a inventé une scène à partir de ce qui était plus un fait divers qu’un épisode de la Contre Révolution. Il ne prend parti ni pour les révoltés ni pour les forces de l’ordre. Peinte près d’un siècle après les événements, cette peinture d’histoire ressemble plutôt à une scène de genre. Elle a obtenu un succès considérable lors de sa présentation au salon de 1887. La ville de Quimper a tout fait pour acheter l’œuvre pour son musée, étalant la dépense sur quatre annuités.

Informations annexes au site